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Les Ouvertures | ||||||||||||
Les « Ouvertures » sont nées d’un caprice
d’artiste. Ou plutôt d’un coup de gueule…
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Communiqué de 1995
Le vestiaire du prestigieux Westin-Mont-Royal affiche un bel étalage de fourrures, encore toutes mouillées par les premières neiges montréalaises. Paradoxalement, c'est le salon « été » qui sert de cadre au nouveau vernissage de Didier Mouron. Ambiance étonnante sous le cristal des lustres, où se côtoient artistes, banquiers, journalistes, étudiants et autres amateurs de Beaux-Arts. Il faut dire qu’aux murs, les tableaux brillent par leur absence.
Alors, provocation? Canular? Rien de tel en
fait. Fidèle à son personnage, capable de transformer la moindre balade
en forêt en découverte esthétique, le Vaudois a concocté pour le Tout-Montréal
ce que les gazettes spécialisées ont coutume d'appeler une « performance ».
Autrement dit, l’un de ces moments limités dans le temps qui alimente les
conversations longtemps après leur conclusion officielle. Son idée? Faire
circuler ses œuvres de mains à mains. Objectif atteint si l’on en juge par l’enthousiasme des Montréalais à la sortie de ce « happening ». Même celles et ceux qui n’étaient pas a priori séduits par l’érotisme très fin des recherches de Mouron ont dû reconnaître la puissance de son trait et l’originalité des climats qu’il exprime. Car cet artiste suisse, qui a déjà exposé à travers tout le continent nord-américain, a la particularité de ne laisser personne insensible. Avec la seule magie de son crayon, il capture les lumières les plus fugitives. Saisit toute la subtilité des grains de peau. Et cadre, avec une pudeur qui ne fait que renforcer la sensualité de ses modèles, l’intimité des atmosphères les plus complexes. L’approche de Didier Mouron pourrait se définir comme un savant mélange entre la luminosité d’un Goya, à la fin du XVIIIe siècle, le mystère surréaliste des compositions de Tanguy, et le réalisme très XXe siècle des plus beaux nus de la photo noir-blanc. Les mots pour le dire? Sans doute les hommages à la femme, au corps de la femme, du poète français André Breton.
Cette « patte » hors du commun lui valut du
reste, voici dix années déjà, la confiance du milliardaire Donald Trump. Or il
suffit de franchir le seuil marbré de la « Trump Tower », à New York, sur la
mythique Cinquième Avenue, pour se rendre compte que Mr. Trump n’ouvre pas ses
portes au premier créateur venu. Didier Mouron, lui, a eu cette chance, et l’exposition de la « Trump Tower » constitue aujourd’hui encore sa plus belle carte de visite. Mais le dessinateur de Chardonne n’est pas homme à dormir sur ses lauriers. Ainsi, dans quelques mois, il repartira à l’assaut de « Big Apple ». Avec la tranquille certitude d’un artiste qui a trouvé, au cœur de la forêt québécoise, l’équilibre, l’inspiration et la maturité des valeurs confirmées du « box office ». ■
Jean-François Fournier
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Les photographies qui illustrent cette page ont été prises lors d'une présentation des Ouvertures en 1996 à l'hôtel du Parc du Mont-Pèlerin (Suisse) |
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